dimanche 28 décembre 2008

AUSTRALIA (2008)

Quelle sublime façon de terminer l'année ! Pour ceux qui l'ignorent encore, je répète une nouvelle fois (faut suivre un petit peu quand même les gars, je vais pas faire que ça moi !), je suis un très grand fan de Nicole Kidman ! Aussi, depuis un bon moment j'attends de voir enfin cette fresque romanesque célébrant les retrouvailles entre la belle australienne et Baz Luhrmann rejoints par Hugh Jackman. Qu'allait donc donner cette association des trois plus célèbres australiens du cinéma ? UNE MERVEILLE !!
Il souffle sur cette superproduction un vent épique et romanesque. Australia peut rappeler un certain cinéma, ces grandes épopées qui vous font voyager loin, vivre des aventures folles, partager les émotions de héros charismatiques avec lesquels on rit, on frissonne, on pleure.
Nous découvrons en début de film le classique gouffre qui sépare le couple en devenir. Hugh Jackman apparaît tel Clint Eastwood dans un western de Sergio Leone (l'hommage est voulu et parfaitement assumé) et Nicole Kidman campe une aristocrate anglaise qui ne connaît rien à ce monde de cow boys australiens. La première partie du film, reposant sur cette rencontre improbable entre deux êtres que tout sépare est très drôle, les scènes et dialogues sont vraiment jubilatoires.
Peu à peu, l'ambiance s'assombrit en même temps que naît l'inévitable idylle. Avec Lady Ashley, nous découvrons des paysages véritablement sublimes ; un tel film doit se voir au cinéma ! Nous assistons à quelques unes des pages sombres de ce pays. La condition du peuple aborigène , ces générations volées et le début de la seconde guerre mondiale.
Un vieil aborigène est le fil rouge de cette histoire, son petit fils métis un des principaux acteurs avec le duo star. Certains passages sont pleins de poésie, des hymnes à la tolérance, au respect des racines et au droit à la différence.
Quant à Nicole Kidman et Hugh Jackman, ils forment un couple d'acteurs remarquables, un vrai couple de cinéma comme on les aime et comme hélas, on n'en voit plus guère.
J'ai retrouvé dans Australia tout ce que j'ai pu ressentir en découvrant, voyant et revoyant Danse avec les Loups, mon film préféré. Je ne me rappelle pas avoir été autant ému dans une salle de cinéma... État lacrymal !!
Pour conclure, je dirais simplement que cette oeuvre, Australia, vient de gagner haut la main, le titre, honorifique certes, de film préféré de l'année 2008 (en attendant plus !!).
Et bien sur, vive Nicole !!!

jeudi 6 novembre 2008

LE LIVRE EN FETE 2008 - SAINT ETIENNE


« Qui c’est les plus forts ? Evidemment c’est les Verts ! »…Difficile de donner raison à cette vieille rengaine de supporters. Tout du moins lorsqu’on débarque pour la première fois à Saint Etienne. Mais reprenons depuis le début !

En ce week end automnal, l’occasion était belle de se retrouver entre amis. La situation géographique de l’événement permettait en effet à Sésé et moi de retrouver Vanessa (venue en train de Suisse) et Maud (presque régionale de l’étape et que je n’avais pas vue depuis le concert de légende de Kiss à Bercy en juin dernier).

Levés aux aurores, Sésé et moi partons donc de Toul vers 7 heures. Après un voyage sans trop d’encombres (hormis un petit couac vers Lyon), nous arrivons à Saint Etienne en fin de matinée. Tout va bien, nous sommes dans les temps, nous devrions être à l’hôtel en même temps que Vanessa…Remarquez bien l’emploi du conditionnel dans la phrase précédente…

Car voilà, Saint Etienne est un labyrinthe ! Les rues sont étroites, à sens unique et la moindre erreur vous oblige à refaire le tour d’un ou plusieurs pâtés de maison ! Du coup, tels des gamins à la plage, nous enquillons les pâtés les uns après les autres !!

Finalement, alors que Vanessa est déjà à l’hôtel, nous arrivons enfin à garer la Titimobile dans le parking de l’hôtel duquel elle ne bougera plus jusqu’à notre départ !

L’hôtel est lui aussi un labyrinthe : un premier ascenseur nous mène à l’accueil et il faut en prendre un autre pour gagner les chambres…Compliqués les stéphanois ^^.

Petit contre temps, la chambre ne sera disponible qu’à partir de 14 heures. Nous laissons donc nos bagages à la réception (dont la sublime et irréelle valise verte pomme de Vanessa !!).

Le Salon étant à deux pas, nous partons en reconnaissance et décidons de faire quelques repérages avant les hostilités. Nous profitons ainsi d’un des rares moments durant lesquels les allées seront accessibles ! Nous remarquons que Thierry Serfaty et Daniel Angelo sont juste à côté de celle qui va provoquer un belle pagaille durant l’après midi…Ségolène Royal…

Le temps d’apercevoir quelques auteurs qui ne sont pas encore partis déjeuner (dont la marraine Annie Duperey) et nous décidons également de nous sustenter. La collation est prise sur les marches surplombant le chapiteau et en plein soleil. Nous commençons à bien aimer cette ville !

Retour à l’hôtel pour découvrir notre chambre. Que Maud soit remerciée de nous avoir dégotté ce lieu ! Le lit double (que je laisse tel un gentleman aux filles) est couvert de pétales de roses et mon lit d’appoint (plus petit)…couvert de rien ! La salle de bain n’a pas la taille d’une cabine téléphonique. Bref, on est troooooop bien !!


La foule est déjà dense (« Let’s dense » comme dirait Bowie) en ce début d’après midi (je parle maintenant du Salon et plus de notre chambre bien sur !).

Nous retrouvons Thierry Serfaty et Daniel Angelo. Ils doivent se contenter d’un espace encore plus petit que le matin. La foule se presse déjà pour voir Ségolène…No comment…

C’est toujours un immense bonheur de revoir Agnès Abécassis (faut vraiment que je lise « Toubib or not Toubib », je crains !). Nous convenons de boire un pot plus tard (Agnès sera aux première loges pour voir Miss Poitou et sa cour).

Je me dirige ensuite vers Romain Sardou pour lui faire dédicacer son premier roman et acquérir son petit dernier. Nous échangeons quelques mots sur ses livres (ses thrillers médiévaux, son thriller plus « traditionnel » et ses contes de Noël). Ayant entendu qu’il comptait faire une série de romans ayant pour titres des extraits du « Notre Père » (après « Délivrez nous du mal » et « Pardonnez nos offenses »), il me confirme qu’il y en aurait effectivement au moins deux autres. Je le salue, le remercie … et lui me remercie d’être un lecteur ! Très sympa le « fils de » !

Alors que Sésé et Vanessa m’attendent pour aller boire un pot (que nous aurions pu partager avec Thierry, Daniel et Patrick Graham mais une suite d’incompréhensions a tout fait capoter !), je me dirige vers Lorraine Fouchet. Avant de repartir avec un exemplaire de « Place Furstenberg » paré d’une géniale dédicace, nous discutons assez longuement (trop sans doute pour mes deux amies qui attendent dehors !!). Merci Lorraine pour tes mots pleins de gentillesse et qui résonnent encore dans ma tête.

Entre temps, Ségo vient d’arriver, on frôle l’émeute et surtout le n’importe quoi….Du coup je retrouve enfin les filles pour quitter ce cirque et aller boire un pot !

Nous parcourrons rues et terrasses du centre ville à la recherche d’une table libre. Ambitieux projet ! Finalement attablés, nous découvrons l’architecture de la ville et notamment celle d’un immeuble que les filles veulent acheter ! Ah ces filles et leur folie des grandeurs….^^

Retour au Salon. L’Ex madame François Pays Bas est partie. Merci aux organisateurs de ne plus confondre Salon du livre avec meeting politique (son « stand » aurait être du au moins être isolé).

Nous arpentons les allées puis retrouvons Agnès…et requittons le salon pour aller boire un pot en sa compagnie ! Cette fois nous trouvons une table libre à une terrasse. Maud nous rejoint enfin. Je me retrouve donc en très charmante compagnie ^^ (certaines mauvaises langues parlent même de mon « harem » !!).

Dernier détour par le Salon. Nous présentons Maud à Henri, lui qui souhaite apprendre à jouer de l’accordéon. Mais voilà, mossieur refuse de faire des allers retours Paris-Lyon pour prendre des leçons, on croît rêver !! Le Malmsteem du piano à bretelles, « L’Accordéon Hero » n’est pas encore né !!

Alors que nous discutons avec Bernard Simonay, Maud se voit interpellée par Valérie Bonnier qui voit en elle le sosie de l’héroïne de son roman (« Toutes les rousses ne sont pas des sorcières »). Je pense qu’elle fait le coup à toutes les rousses !

Avant d’aller manger, nous repassons à l’hôtel (je vous ai dit que notre chambre était royale ?). Bonne déconnade, visionnage de conneries sur youtube… Et surtout, Vanessa et Maud découvrent qu’elles ont fréquenté la même école !

Nous nous restaurons dans une pizzeria bien sympa et nous livrons à un jeu : le bac des métalleux qui consiste à trouver le maximum de noms de groupes de la famille « Metal » commençant par une lettre choisie au hasard. Vanessa nous invente des noms (parfois hautement crédibles) et participe activement (non, Vanessa, Emile & Images n’est pas un groupe de Black Metal, n’insiste pas ^^).

Nous rentrons dans notre chambre (royale pour ceux qui ne suivent pas). Les filles papotent jusqu’à point d’heure (merci à l’inventeur des boules Quiès !!)…

Afin de profiter à fond de notre dimanche mais aussi afin de nous goinfrer avec le petit déjeuner compris dans le prix dérisoirement bas de notre suite royale, nous nous levons aux aurores (traduction de 9 heures et des poussières). Le buffet est sympa et nous prenons notre collation matinale au son de « Emile & Images »… Nan je déconne, c’est pire que ça ! Une chorale a pris place dans une des salles de l’hôtel et des chants religieux résonnent… Nous prenons vite la fuite !!!!

En cette fin de matinée du dernier jour du Salon, certains auteurs ne sont pas encore là et ceux qui sont présents ont l’air bien épuisés. Daniel nous raconte leur repas de la veille, tellement exceptionnel que lui et Patrick Graham ont rêvé de manger un bon sandwich avec des frites !

Etant en retard sur mon planning achats, je me procure deux livres de Thierry (« La Nuit Interdite » et « Le Sang des Sirènes ») qu’il enjolive de dédicaces dont il a le secret !

Je reste dans la famille « Thriller » et je demande Patrick Graham. J’avais beaucoup aimé « L’Evangile selon Satan » (premier chapitre énormissime notamment) mais j’avais trouvé le roman beaucoup trop long. Malgré cela, je suis très curieux de découvrir son petit dernier (« L’Apocalypse selon Marie ») qui est venu compléter ma collecte du week end.


Nous profitons de la pause déjeuner pour aller faire un tour du côté des bouquinistes qui sont installés à deux pas du Salon. Le cadre est magnifique ! Finalement, Saint Etienne est plutôt une jolie ville…quand on est piéton !

Le temps de manger un panini et nous attaquons la dernière ligne droite !

Maud se voit notamment de nouveau interpellée par Valérie Bonnier mais, à son grand désespoir, ne rencontre pas Jean Louis Debré (son idole ultime après Tobi….sans rancune Maud !).

Il est finalement temps de saluer tout ce petit monde et de conduire Vanessa vers l’une des gares de Saint Etienne. Et oui, il y a cinq gares….j’en reste encore baba !!

Nous arrivons à l’heure et laissons repartir Vanessa vers ses terres helvétiques.

Nous ne rentrons pas directement en Lorraine mais un petit crochet par Ecully s’impose pour déposer Maud. Apéro, cassage de croûte (merci maman de Maud !) et cette fois nous rentrons vers Toul et Nancy.

Super Week End avec les filles ! Changez rien, je vous adore !

Pour d’autres visions de ce week end stéphanois, c’est par ici :

http://blog.lesenfantsdelo.com/

http://thefrips.blogspot.com/2008_10_01_archive.html

lundi 27 octobre 2008

THE DARK KNIGHT (2008)

Après les deux premiers opus signés Tim Burton (dont l’extraordinaire « Batman Returns ») et les deux calamiteux volets de Joel Schumacher (sauvés du naufrage par Nicole Kidman et Uma Thurman…je sais, je ne suis pas objectif ^^), Christopher Nolan a donc égalisé sur le plan quantitatif en réalisant son second Batman. « Batman Begins » repartait à zéro, reposait les bases du mythe et donnait à l’homme chauve souris cette ambiance sombre qui lui sied si bien au teint. Christian s’y imposait déjà comme le meilleur Bruce Wayne.

Ce « Dark Knight » est encore plus abouti que son prédécesseur. Il est d’autant
meilleur que Katie « scientologue forcée » Holmes n’y figure plus ! Le casting est impeccable et surtout, surtout, SURTOUT, il y la prestation bluffante de Heath Ledger. Son interprétation du Joker fera date (plus encore que celle de Nicholson). Difficile d’envisager un autre acteur après lui pour reprendre le rôle. Il est complètement habité par le rôle de ce psychopathe. Toutes ses apparitions sont aussi jubilatoires que malsaines. Le genre de personnage qu’on adore détester ou qu’on déteste adorer… Il en éclipse même Christian Bale qui pourtant est formidable dans son rôle d’anti Superman. On ne dira jamais assez combien les deux univers sont radicalement différents.Le film est sans doute une des (la) meilleures adaptations d’un comics. Il y a notamment une demie heure de tension incroyable, que le spectateur vit quasiment en apnée, un extraordinaire moment de cinéma comme on en voit rarement.

Vous l’aurez compris, « The Dark Knight » est un chef d’œuvre, sans doute mon film préféré de l’année, voire plus. Il dépasse largement le cadre du film d’action et d’adaptation d’un comic. Il mélange savamment les genres (action, thriller, drame psychologique...).
Merci Monsieur Nolan !


Heath Ledger…RIP…
Un Oscar ne le ramènerait pas, mais putain qu’il serait mérité…

mercredi 13 août 2008

WALL-E (2008)

Le dernier né de Pixar est tout simplement une nouvelle petite merveille. Le recul est encore insuffisant pour le proclamer « meilleur » film d’animation du studio (ou de tous les temps !!). Cependant, il y a bien longtemps que je n’avais pas ressenti une telle émotion devant un film d’animation…

Tout commence par une vision post apocalyptique de notre bonne vieille Terre. Les immenses métropoles ne sont plus que ruines. Partout ce n’est qu’amoncellement de gravas, de déchets en tout genre. Toute trace de vie et d’humanité a disparu.

Imperturbable, Wall-E, petit robot nettoyeur poursuit sa tâche. Il compacte les déchets en cubes et les empile avec rigueur. Mais il ne manque pas de collecter des objets divers, souvenirs d’un monde disparu et les ramène « chez lui ». Dans son hangar, il range soigneusement son butin collecté chaque jour : des couverts, un rubik’s cube, des ampoules…et surtout il visionne inlassablement la cassette de « Hello Dolly », cette vieille comédie musicale dans laquelle il admire ces humains chantant et dansant et surtout ce couple qui se tient par la main… Lui aussi voudrait tenir dans ses pinces autre chose que des débris…

La routine de Wall-E est perturbée par l’atterrissage d’un immense vaisseau duquel débarque un seul occupant : Eve. Immédiatement, le petit robot cubique, avec ses gros optiques et monté sur chenilles est attiré par les formes toutes en rondeur de la nouvelle venue. Mais Eve a une mission, elle scanne inlassablement tout ce qu’elle trouve, jusqu’à ce qu’elle découvre…le bourgeon d’une plante verte… Commence alors une formidable aventure pour notre couple de robots qui vont avoir la lourde tâche de sauver l’espèce humaine.

Au-delà de l’habituelle prouesse technique des studios Pixar, le film délivre un véritable message politique, écologique et terriblement d’actualité. Notre société de consommation et de médiatisation pourrait sombrer dans le chaos décrit ici et générer une évolution de l’homme peu flatteuse… Le film nous montre ce qu’est devenu l’Homme en choisissant la colonisation spatiale pour échapper à sa planète d’origine devenu invivable. Quand on découvre ce qu’il est devenu, on sourit…jaune…car cette image nous renvoie l’image de notre société actuelle et du nombre croissant de jeunes gens obèses et/ou prisonnier de la technologie médiatique…

Les films d’animation ont toujours plusieurs niveaux de lecture dont certains échappent aux plus jeune public. Celui-ci, sans doute encore plus que les autres, n’échappe pas à la règle. Je doute que les enfants puisse saisir la portée philosophique de ce conte moderne et apprécier la référence à « 2001 L’Odyssée de l’Espace ». Mais comme les grands, ils seront charmés par Wall-E, fils caché de R2D2 et d’ET et son amie robote aux grands yeux bleus et fine gâchette (quelle prouesse de voir les émotions de deux « êtres », qui, de par leur nature et l’absence de visage, par définition, ne devrait pas en avoir !).

Si on m’avait dit un jour que je serais ému aux larmes en voyant deux boites de conserves se serrer les pinces…

samedi 9 août 2008

DOROTHY (2008)

Quand on achète une carte UGC valable 2 mois, on se dit toujours « 5 films en deux mois… une formalité ! ». Puis la date butoir approche dangereusement, et on se décide à aller voir un film qui nous aurait sans doute échappé sans cette pression salutaire !
Voilà comment, en ce vendredi d’août, je me décide à aller voir le film « Dorothy », sans trop savoir de quoi il en retourne, mais dont l’affiche avait déjà attiré mon regard et titillé ma curiosité.

Il y d’abord une bonne surprise, Dorothy est un film réalisé par une française, Agnès Merlet. Il est important de le signaler car ni le thème, le casting ou les lieux (une petite île au nord de l'Irlande) ne laissent transparaître cette identité franchouillarde !

L'histoire raconte l'enquête d'une psy devant faire un rapport concernant une jeune baby-sitter, Dorothy, accusée d'avoir violenté un bébé. Elle découvre bientôt que Dorothy est "habitée" par de multiples personnalités. Dès son arrivée, elle est victime d’un violent accident de la route provoquée par des véhicules fous arrivant en contresens. Hébergée dans un hôtel sordide, elle fait la connaissance des habitants de l’île, qui vivent comme des reclus, en communauté. Nous découvrons également que, comme dans tout bon film du genre, l’héroïne, Jane Morton, cache une fêlure, un drame familial dont une mère ne se relève jamais…

L'histoire est simple, voire même classique. Pourtant, elle fonctionne à merveille. La mise en scène est sobre mais bougrement efficace (pas de cadrage épileptique). Aucune star ne figure au générique, mais les deux interprètes principales, Caprice van Houten et la jeune Jenn Murray sont remarquables. Cette dernière "s'approprie" de façon magistrale toutes les personnes qui l'habitent (j'ai hâte de revoir ce film en VO pour véritablement apprécier sa performance!). Elles sont entourées d'acteurs qui ont tous des "gueules" pas possibles !
Le huis clos constitué par cette île sauvage et cette communauté d'un autre temps sont des éléments clés participant à imposer une ambiance inquiétante.
Nous sommes à des années lumières de ce qu'Hollywood aurait fait d'un tel scénario… et c’est tant mieux !
Après avoir installé ce climat particulier, présenté ces personnages inquiétants, peu à peu les pièces du puzzle se mettent en place et nous livrent les clés du mystère qui prend sa source dans ce que l'homme a de plus vil...

Ce film, dans son traitement est très original et sans atteindre la qualité de films comme "Les Autres" ou "L'Orphelinat", il prouve que l'école française pourrait rattraper l'école espagnole… si on lui en donne les moyens ! En terme de référence, dans l'esprit, on peut aussi le rapprocher d'oeuvres comme "Le 6ème sens" ou "Identity".

Ce thriller psychologique est une petite merveille. Comme souvent avec de pareils films, l’ultime scène vient apporter une révélation finale (que l’on ne voyait pas venir !) et nous conforter dans notre sentiment qu'il existe encore des créateurs capables de nous surprendre par le fond et la forme.

lundi 4 août 2008

THE X-FILES (REGENERATION) (2008)

Il existe plusieurs sujets sur lesquels je reconnais parfois manquer cruellement d’objectivité. Je pourrais citer Kiss, Floor Jansen, Nicole Kidman, Mylène Farmer et … X-Files !!!
Depuis que j’ai découvert cette série, le lui voue un culte inaltérable. Quand les audiences chutaient pour les dernières saisons et que les éternels grincheux ne trouvaient rien d’autre à dire que « C’était mieux avant » ou « Sans Mulder c’est plus pareil »…gnagnagna… je restais fidèle contre vents et marées. En essayant d’être objectif, je persiste à penser que la série avait su garder pendant neuf saisons un niveau de qualité exceptionnelle. Cette série a révolutionné le genre et nous a donné un duo mythique : Mulder & Scully.

Alors quand j’ai su que le second long métrage était enfin lancé je me suis transformé en marsupilami abducté par ET ! Trop de bonheur !!

Alors, que vaut donc ce retour après de trop longues années d’absence ?

Je le répète, difficile d’être objectif... En effet dès le début du film, quand ont retenti les premières notes de la célèbre musique de Mark Snow…j’étais conquis ! Comme quand on retrouve un vieux pote. Evidemment le pote a pris quelques années de plus mais finalement on le reconnaît au premier coup d’œil. On lui pardonne ses quelques imperfections car il a su garder tout ce qu’on aime chez lui.
« X-Files Régénération » (titre français honteusement préféré au « I wan’t to Believe » de la VO) n’explore pas la « mythologie » de la série : la conspiration et les extraterrestres. Il s’apparente à ces épisodes dans lesquels les deux agents traquaient des tueurs en séries, des créatures mutantes et autres joyeusetés.
Après la séquence d’ouverture où un bataillon du FBI guidé par un prêtre extra lucide découvre un bras amputé dans la neige et qu’un agent du FBI ne soit enlevé, nous retrouvons Scully. Elle a quitté le FBI et retrouvé son boulot de médecin. Elle s’occupe plus particulièrement d’un gamin atteint d’une maladie grave. Malgré les quelques années en plus (l’actrice fêtera ses 40 ans le 9 août prochain), Gillian Anderson conserve sa place sur ma liste plastifiée (les fans de Friends comprendront !). Mince, cheveux longs, elle a subliment vieilli !
La première apparition de Mulder est moins glorieuse : il est hirsute et barbu ! Malgré cela, il apparaît découpant la presse à la recherche d’articles destinés à rejoindre ses fameux panneaux d’affichage. Il mange toujours des graines de tournesol. Il a planté des dizaines de crayons dans le plafond. Son poster « I Wan’t to Believe » est affiché ainsi que la photo de sa sœur… Bref, c'est notre Mulder, fidèle à cette image déjà présente dans le tout premier épisode.

Je ne dirai rien sur l’intrigue qui pourra sans doute paraître improbable à certains et ce n’est sans doute pas le point fort de ce film. Le budget est largement inférieur à celui du premier film. Mais pour ma part, et c’est bien là l’essentiel, j’ai replongé avec plaisir dans cette ambiance et cette lumière si particulières.
Quel plaisir de guetter les petites références à la série, de retrouver aussi Skinner, d’apercevoir furtivement Chris Carter dans un coin de l’image, de retrouver l’humour de Mulder et d'entendre une Scully avec un langage « très fleuri » !
Mais surtout il y a ce couple : Mulder et Scully. L’alchimie est restée intacte. Leur relation reste toujours ici complexe, tourmentée, torturée. Ils sont toujours chacun hantés par leurs démons, leurs doutes. Tellement différents…mais tellement proches. Les prestations des deux acteurs sont remarquables (vivement que je vois le film en VO quand même!) avec mention spéciale pour Gillian Anderson, qui a sans doute un rôle plus "riche" et plus "en émotion" que celui de David Duchovny.
Vous l’aurez compris, j’adore ce film !
Espérons que l’accueil réservé au film par les critiques et le public n’empêchera par cette équipe de nous livrer aux alentours de 2012 le troisième opus consacré lui, à la « mythologie »…
Pour la petite histoire, il y a une scène post générique qui tranche véritablement avec l’ambiance noire et glauque du film. Personnellement j’ai trouvé ce petit clin d’œil au public super sympa.

I Wan’t to Believe…

jeudi 24 juillet 2008

L'INCROYABLE HULK (2008)

Et encore une nouvelle adaptation d'un comic Marvel! Hulk a droit à un second long métrage malgré le semi échec critique et commercial du premier opus. Du coup, changement de réalisateur (place à un français! Cocorico!) et d'interprète principal (Edward Norton prendla place d'Eric Bana). Alors, verdict? Et bien, excellente surprise! Le film est particulièrement réussi et se hisse à la hauteur des meilleures adaptations d'un comic sur grand écran. Les origines du géant sont très vite expédiées (le temps du générique) et on découvre un Bruce Banner qui s'est exilé au brésil pour tenter de maîtriser sa colère. La vision des favelas est impressionnante et donne lieu à une première rencontre avec Hulk. On le voit plus qu'on le devine lors de cette première apparition.
La deuxième nous permet de vraiment le découvrir. Il est moins vert que dans le premier film!! La créature numérique fait un effet boeuf (un gros boeuf!) et s'avère bien plus réussie. On voit vraiment l'évolution de ses émotions dans son attitude, son faciès et ses yeux.
Le casting est un autre point fort du film : outre Edward Norton, il y a William Hurt, Tim Roth et Liv Tyler. Le couple Norton/Tyler fonctionne à merveille. La scène des retrouvailles est simple et émouvante. La belle Liv arrive à nous faire gober que par amour, elle oublie totalement l'alter égo monstrueux de son fiancé et en reste raide dingue! Elle ne flippe même pas! The power of love!
La relation présntée dans le film entre Hulk et Betty Ross peut rappeler un peu King Kong.
L'image du couple, abrité de la pluie dans une groupe est de toute beauté.
La baston finale est très intense! L'affrontement entre Hulk et Abomination est sans doute une des scènes de combats les plus violentes dans un film adapté d'un comic. D'une manière générale, l'ambiance est d'ailleurs assez sombre et laisse peu de place à l'humour.

Vous l'aurez compris, ce Hulk nouveau est une réussite! Comme d'habitude dans les adaptations Marvel, il est truffé de références : on voit apparaître le nom de Nick Fury ou de Stark Enterprise, Stan Lee (le créateur) fait son inévitable apparition et on retrouve Lou Ferrigno (le Hulk de la série TV) dans le rôle d'un flic.
Enfin, la dernière scène...Celle dont les fans ont rêvé sans l'espérer! Elle peut sembler bizarre pour les non initiés ou ceux qui n'ont pas vu "Iron Man". Pourtant elle laisse envisager qu'après les X-Men et les FF4, la troisième équipe de Super Héros de l'écurie Marvel pourrait elle aussi rejoindre le grand écran!!!!



vendredi 13 juin 2008

PHENOMENES (2008)

Il n'existe que deux réalisateurs pour lesquels je ne réfléchis jamais avant d'aller voir leur nouvelle offrande cinématographique : Tim Burton et M. Night Shyamalan.
En ce qui concerne ce dernier, j'ai réussi à ne rien lire et à ne rien entendre à propos de son nouveau film "Phénomènes". Je ne savais pas à quoi m'attendre, je ne savais rien de l'histoire....
Dès les premières minutes (générique avec nuages filmés en accéléré puis les suicides collectifs), on comprend que nous sommes encore devant un film unique. Cette scène montrant des ouvriers se jetant des toits est absolument terrifiante.
L'horreur intégrée au quotidien fait toujours froid dans le dos.

On reconnait aisément le style du réalisateur. Le rythme est lent, rythmé par la musique sublime de James Newton Howard, et ponctué par de courtes scènes chocs (comme celle évoquée ci-dessus et de nombreuses autres).
Seul tout petit reproche : je n'ai pas trouvé trouvé Mark Walberg très convaincant dans le rôle principal (à confirmer en regardant la VO lors de la future sortie dvd).
Face à ces "Phénomènes" qui affectent seulement une partie du territoire américain, l'humain est bien impuissant. Shyamalan nous livre une thèse très intéressante et nous convie à réfléchir sur notre statut de terrien locataire et non pas propriétaire...

dimanche 1 juin 2008

INDIANA JONES et le ROYAUME DU CRANE DE CRISTAL (2008)

Steven Spielberg, George Lucas, Harrison Ford, John Williams.
Quel bonheur de retrouver ces 4 noms sur la même affiche!
Presque 20 ans après le troisième épisode, Indy est enfin de retour! Et quel retour! Pas la peine de tergiverser, ce nouvel épisode est très réussi et n'a pas à rougir face à ces glorieux ainés.
L'histoire débute dans la zone 51 et nous permet de découvrir notre héros dans une situation déjà périlleuse! Contrairement aux 3 premiers volets, cette scène d'ouverture a un lien avec tout le reste du film dont je ne dévoilerai rien!
Dans les seconds rôles, nous découvrons Shia LeBeouf (Junior Junior qui apparait tel Brando dans "l'Equipée Sauvage"), John Hurt, Cate Blanchett (méconnaissable avec sa coupe à la Louise Brooks mais impeccable comme toujours) et retrouvons avec plaisir Karen Allen (présente dans "Les Aventuriers de l'Arche Perdue").
Le film est truffé de scènes d'actions tout aussi mémorables qu'improbables, et c'est pour cela qu'on aime ça! Les effets spéciaux sont impeccables, les dialogues plein d'humour.
On peut voir quelques références à d'autres films de Spielberg et Lucas. La course poursuite dans la jungle et le duel à l'épée renvoient inévitablement au "Retour du Jedi" et aux combats de sabres laser de Star Wars. Quant au final, j'y vois un côté "Rencontre du Troisième Type".
Au final, un film à voir et qui nous laisse même espérer qu'il ne faudra pas attendre aussi longtemps l'épisode 5. On y croit!

jeudi 1 mai 2008

IRON MAN (2008)

D'une manière générale, dès qu'une adaptation d'un Comic sort, j'enfile ma cape, mon plus beau collant, je me saisi d'une épée, je parle dans des bulles et je me rue dans le cinéma le plus proche!
Evidemment, parmi ces adaptations, on trouve de vrais petits chefs d'oeuvres, des films moyens et des bouses!
La question du jour était donc de savoir si cet Iron Man pouvait rejoindre les Batman de Tim Burton ou celui de Christopher Nolan, les X-men de Bryan Singer...
L'affiche, les previews et le choix du comédien principal, Robert Downey Jr (qui s'est énormément investi dans le projet) laissaient penser qu'on évitait déjà le syndrôme Hulk ou les gentillets FF4!C'est donc assez confiant que je me suis rendu au cinéma.
Je n'ai pas encore suffisamment de recul pour dire s'il rentre dans la catégorie citée ci-dessus, mais je pense qu'il n'en est pas loin! Iron Man est très réussi. Les origines ont certes été transposées à notre époque mais tout l'esprit du Comic est bien présent. En un seul film on retrouve de multiples références à des épisodes de la série. C'est d'ailleurs toujours un plaisir de les chercher et de guetter l'apparition de Stan Lee (le créateur de tous les héros mythiques de la maison Marvel).
Robert Downey Jr campe un Tony Stark plus vrai que nature et Gwyneth Paltrow (de retour après pouponnage) n'a jamais été aussi jolie que dans ce rôle de l'assistante dévouée et amoureuse de son patron, Pepper Potts.
De belles scènes d'action, de l'humour, des bons sentiments sans tomber dans la mièvrerie, Iron Man est un excellent moment de cinéma qui devrait ravir les fans "historiques" et ceux qui découvrenet tête de fer!
De plus, un film qui s'ouvre avec "Back in Black" d'ACDC et se termine avec "Iron Man" de Black Sabbath, ne peut pas être foncièrement mauvais!!

dimanche 30 mars 2008

KISS ALIVE 35

J'en reviens toujours pas, j'y croirai une fois dans la salle le 17 juin prochain...

jeudi 20 mars 2008

RETOUR DU SALON DU LIVRE DE PARIS

...Ou comment expliquer pourquoi deux valises sont mortes, sacrifiées sur l'autel de la lecture...

dimanche 9 mars 2008

UN REVE D'ARMAGEDDON (H. G. Wells)

Ma connaissance de l'oeuvre de Wells se limite, je l'avoue humblement, aux adaptations cinématographes plus ou moins réussies (la Guerre des mondes, La Machine à explorer le temps ou L'ile du docteur Moreau).
Quoi de mieux pour découvrir l'univers d'un auteur que de commencer par deux petites nouvelles ou s'entrechoquent rêve et réalité.

La Porte dans le Mur
Wallace, raconte à un ami une étrange histoire. Enfant, il s'échappe de chez lui et découvre une porte verte. Une fois franchie, il est accueilli par deux panthères et découvre un monde parallèle, paisible, enchanté...
L'adolescent puis l'adulte qu'il devient n'aura de cesse de retrouver cette porte...Mais celle-ci ne se manifeste pas toujours là où et quand on l'attend...
J'ai beaucoup aimé cette fable sur le temps qui passe, sur le bonheur qu'il faut savoir saisir quand il se présente...

Un rêve d'Armageddon
L'idée de départ est très bonne. Un homme dans un train raconte à un inconnu qu'il a vécu dans ses rêves une véritable existence parallèle. Ces rêves, nuit après nuit, lui ont fait vivre une existence dans le futur. Une existence bien plus intéressante et qui lui semble bien plus réelle que sa vie "normale". Une existence auprès de la femme de sa vie. Mais une existence où la guerre est proche...
Je suis hélas resté sur ma faim avec cette seconde nouvelle. Cependant, l'envie de me plonger dans les romans d'un des pères de la littérature de science fiction anglo-saxonne est bien réelle!

J'AI OUBLIE DE LA TUER (Tristane Banon)

"Flore grandit trop vite. Sa mère n'est jamais là et son père s'est volatilisé le jour de sa naissance. Pour s'occuper d'elle, dans l'appartement parisien cossu, il y a Amira, «cent treize kilos de graisse, d'alcool, de tristesse aussi». Amira qui boit. Amira qui la bat. Et sa mère qui ne voit rien, qui ne veut pas savoir"

Ne jamais juger un roman au nombre de pages! Jamais!
En une centaine de pages seulement, Tristane Banon nous raconte une histoire très émouvante, voire bouleversante (que l'on espère tout sauf autobiographique...).
Comment ne pas être ému par l'histoire de cette petite fille qui n'a pas connu son père, qui voit passer sa mère dans sa vie comme on regarde passer un train en espérant que cette fois il restera un peu plus longtemps en gare, qui est battue par la bonne.
Dans ce contexte, Flore ne peut être une enfant comme les autres. Elle devient adulte bien avant l'âge. On suit son cheminement, ses réflexions pour faire cesser les coups, jusqu'à envisager le pire...

Certains passages sont durs et nous font vivre de l'intérieur, par les yeux d'une enfant qui n'en est plus vraiment une, les premières années d'un vie gachée.
Un livre à lire d'une traite, de toute façon on ne peut pas le lacher avant la fin!

Retrouvez la chronique d'Arlis (grâce à qui j'ai eu envie de lire ce livre) :
http://arlis06.blogspot.com/2007/11/jai-oubli-de-la-tuer-de-tristane-banon.html

samedi 8 mars 2008

L'OR ET LA CENDRE (Eliette Abécassis)

"Qui a tué Carl Rudolf Schiller, un théologien berlinois de renommée mondiale, et coupé soigneusement son cadavre en deux ? Raphaël Zimmer, un jeune historien spécialisé dans la Seconde Guerre mondiale, se laisse convaincre par son ami, le journaliste Félix Werner, de l'aider dans son enquête.
De Paris à Washington, de Rome à Berlin, ils vont rencontrer des théologiens juifs et catholiques, des historiens, rescapés des camps nazis, des résistants et d'anciens collaborateurs. Enfin apparaît Lisa Perlman, sculpteur, figure lumineuse dont Raphaël s'éprend, et dont la famille semble détenir des secrets qui pourraient permettre d'élucider ce meurtre."


Même si le fil rouge de "L'or et la cendre" est la recherche du coupable de ce meurtre monstrueux et symbolique, il ne s'agit pas là d'un thriller mais d'une réflexion philosophique sur le Mal.

Difficile de ne pas chercher soi même à répondre aux multiples questions posées au fil des pages. Des questions portant notamment sur ce que nous aurions fait, nous, il y a un peu plus de soixante ans...
D'autres interrogations sont plus sombres encore, mettent mal à l'aise. Faut il voir voir en la Shoah, le signe que le Mal existe? Pourquoi Dieu, s'il existe, a t'il permis un telle atrocité envers le peuple élu? Comment vivre quand on est fils ou fille d'un survivant de l'horreur? Comment vivre quand on est fils ou fille d'un responsable de l'horreur?
Certains passages sont complexes, les théories développées par tel ou tel personnage sont parfois dures à appréhender. On ne sort pas indemne de ce livre au dénouement subtil et noir.

Ou est le bien? Ou est le mal? Saurez vous reconnaitre le serpent?....

jeudi 6 mars 2008

L'ORPHELINAT (2008)

Dès le générique (des mains d’enfants qui déchirent une tapisserie) et les premières images, on comprend que « l’Orphelinat » n’est pas un film comme les autres. L’ambiance très particulière, la mise en scène, le rythme lent (ce n’est pas péjoratif !) nous renvoient vers « Les Autres ». Ce film possède une identité propre, à cent lieues des stéréotypes américains ou de l’école japonaise. Les espagnols ne s’y sont d’ailleurs pas trompés en réservant un accueil triomphal et historique à ce somptueux film ibérique.

Laura a passé les premières années de sa vie dans un orphelinat.
Bien des années plus tard, mère d’un petit garçon, Simon, atteint d’une maladie grave, elle et son mari achètent le bâtiment afin d’en faire un centre d’accueil pour quelques enfants handicapés. Le jour de l’inauguration, le fils de Laura, qui vient d’apprendre qu’il a été adopté, disparaît sans laisser de traces. Mais Laura a aperçu un autre petit garçon affublé d’un sac laissant juste deviner ses yeux. Elle seule l’a vu…Commence alors la quête d’une mère désespérée à la recherche de son fils.

Je n’en dirai pas plus tant ce film est un grand moment de cinéma.
Les pièces du puzzle s’imbriquent lentement les unes aux autres afin d’aboutir à un final inattendu. Sans effets spéciaux, sans jets d’hémoglobine, sans grosses ficelles, « L’orphelinat » fait peur, fait sursauter, fait réfléchir (« Il ne faut pas voir pour croire, mais croire pour voir »).
Juan Antonio Bayona, parrainé par Guillermo del Toro, s’impose déjà comme un réalisateur à suivre en livrant une partition proche de celle d’Alejandro Amenabar.
L’actrice principale, Belen Rueda, est en permanence à l’écran. Elle est tout simplement éblouissante de sobriété, entièrement au service de l’histoire.

Vous l’aurez compris, c’est pour des films comme ceux-là que j’aime le cinéma.

dimanche 2 mars 2008

LA CHAMBRE DE MORTS (Franck Thilliez)

Imaginez…
Vous roulez en pleine nuit avec votre meilleur ami, tous feux éteints.
Devant vous, un champ d’éoliennes désert. Soudain le choc, d’une violence inouïe. Un corps gît près de votre véhicule. À ses côtés, un sac de sport. Dedans, deux millions d’euros, à portée de la main.
Que feriez-vous ?
Vigo et Sylvain, eux, ont choisi.
L’amitié a parfois le goût du sang : désormais le pire de leur cauchemar a un nom… La Bête.


Encore une démonstration éclatante du talent des écrivains français de thrillers. Dire que pendant des années, je cherchais du côté des anglo-saxons ma ration périodique de suspenses, de frayeurs... Plus la peine de chercher! L'école française du thriller est tout simplement phénoménale!
"La chambre des Morts" en est nouvelle une démonstration. Avec les "Orphelins du Mal" de NEO, mon plus grand souvenir de lecture de l'année 2007 dans le domaine du thriller avait été "La Forêt des Ombres". Voici donc ma seconde excursion dans le monde de Franck Thilliez.
Autre histoire, même conséquence...une grande claque! L'dée de départ est excellente. Les deux chomeurs qui renversent et tuent accidentellement l'homme porteur de la valise pleine d'euros, ignorent que cette somme devait servir de rançon pour faire libérer une fillette enlevée par la Bête...

Aucun temps morts. Les chapitres sont courts et se terminent quasiment systématiquement sur un "cliffhanger" comme on voit dans les grandes séries américaines. N'obtenant pas lés réponses à nos questions, on se dit "aller, encore un chapitre pour voir...". Mais le chapitre suivant porte sur un autre personnage! Du coup on se dit, "aller, encore un chapitre pour voir...". Mais le chapitre suivant...La conséquence est immédiate, on ne peut lacher le livre!!!
Les histoires de Thilliez sont glauques, les décors sombres et sales, certaines situations à la limite du soutenables. Plus encore que "La Forêt des Ombres" , "La chambre des Morts" a un petit côté "Silence des Agneaux" pour l'ambiance malsaine qui s'en dégage.
Thilliez a cependant un style très personnel et à son tour, il devrait devenir référentiel car pour les amateurs de ce genre de littérature, il est déja devenu incontournable.



samedi 1 mars 2008

AU SECOURS IL VEUT M'EPOUSER (Agnès Abécassis)

Fan de mystères et d’ésotérisme, sauras-tu résoudre cette suite bien mystérieuse : Aaaaaahhhh ! Ouinnnnnnnnn ! Chting ! Hum-hum !

Non, je ne suis pas fou…Enfin, pas plus qu’hier et surtout moins que demain !
Alors, peuple en délire, voici l’explication de cette mystérieuse énigme !

Aaaaaaahhh, c’est le cri de désespoir poussé par votre serviteur en tournant la dernière page du roman. Pourquoi c’est déjà fini ? Pourquoi ? POURQUOIAAAAAAAAHH ? Question sans réponse et qui débouche sur des sanglots : Ouinnnnnnnn !!!!
Le chagrin est vite compensé en me remémorant les bons moments passés à lire les deux premiers romans d’Agnès. Du coup, dès que j’y repense, Chting, un grand sourire vient se greffer sur mon visage (d’une pureté exemplaire grâce au masque de beauté à base d’argile et d’huile d’arbre à thé).
Quant au Hum-hum, si vous n’avez pas lu le roman (vous pouvez vous fouetter avec des orties ou visionner l’intégrale de films de Steven Seagal, car c’est tout simplement inadmissible et vous méritez un châtiment exemplaire!), je ne vous dévoilerai pas sa signification (vais pas tout vous expliquer non plus !).

J’avais adoré (le mot est faible), « Les Tribulations d’une Jeune Divorcée ». Alors que dire de sa suite, « Au secours, il veut m’épouser » ? C’est encore mieux !
Les trois premières pages sont mythiques (et je pèse mes mots). Un moment, j’ai cru m’être trompé de livre. La scène d’ouverture est torride. Et puis finalement…Ah ben non…Difficile de ne pas éclater de rire quand on découvre de quoi il s’agit vraiment !
La suite du roman nous propose de partager à nouveau la vie de Déborah. On découvre ses crises de jalousie, un nouvelle soirée pyjamas avec ses copines (avec ce concours, à mourir de rire, de la chanson française la plus ringarde des années 80), les manigances du CDD (Club des Défenseuses du Discernement), l’éternel décalage entre les hommes et les femmes (ou comment un homme peut prendre des vieux sous-vêtements en coton pour de la lingerie Aubade ou La Perla !!), une séance de spiritisme (« L’exorciste » à côté, c’est l’Ile aux Enfants), ou des vacances de rêve (non je déconne !) à Perros-Guirec.
Le talent d’Agnès Abécassis est dans sa capacité à nous raconter des histoires bien ancrées dans le quotidien avec un ton et un humour dévastateurs. Les dialogues sont toujours de petits bijoux et je me délecte de ses commentaires entre parenthèses (normal car, en toute modestie, je pratique également cet art ô combien difficile !!).
J’ai pris encore plus de plaisir à lire ce second opus des aventures de Déborah. Et, encore une fois, je ne peux que conseiller à la gente masculine de franchir le pas (si ce n’est déjà fait) et d’oublier ces clichés sur « les livres de filles ».

Merci à Agnès pour ces moments jubilatoires de rires mais aussi d’émotion !

dimanche 24 février 2008

TRAJETS ET ITINERAIRES DE L'OUBLI (Serge Brussolo)

"Une fois par semaine, Georges s'aventure dans le Musée, monstruosité architecturale et labyrinthe à la fois fascinant et cauchemardesque. Il passe de salle en salle, d'escalier en escalier, à la recherche de sa femme partie en faire l'inventaire trois ans plus tôt. Quels secrets lui a-t-elle cachés ? Quels mensonges l'ont conduite à se perdre sans espoir de retour dans ce gigantesque piège ?"

Cette (longue) nouvelle de Serge Brussolo est assez perturbante. Les questions posées ne trouvent pas véritablement de réponses ou bien débouchent sur d'autres questions.

Les énigmes s'entrechoquent dans ce monde étrange et intemporel. Les musées sont devenus des lieux immenses, aussi oppressants que mystérieux et qui contiennent des oeuvres inutiles, irrationnelles, hypnotiques et qui se visitent en plusieurs jours...
Après avoir disparu une première fois, l'épouse de Georges réapparait sans qu'elle ne fournisse d'explication pour disparaitre de nouveau, officiellement pour faire l'inventaire d'un musée...Mais trois années ont passées...
Quel secret cache Elsy? Qu'a découvert Elsy dans le musée?
La réponse se trouve au bout de ce voyage au delà du temps, de l'espace, où toute logique a disparu, où la folie et la schizophrénie ne sont jamais bien loin...

LES TRIBULATIONS D'UNE JEUNE DIVORCEE (Agnès Abécassis)

Non, je n'ai pas été victime d'un odieux chantage perpétré par une chroniqueuse dont je tairai le nom.
Non, Dame Arlis ne m'a pas menacé de montrer à la face du monde des photos de moi avec un peignoir rose.
Non, Emma n'a pas en sa possession des photos qu'elle pourrait envoyer à Agnès Abécassis si je ne me décidais pas à lire les livres de cette dernière.

Oui, j'assume pleinement!
Oui, j'ai lu de mon plein gré "Les Tribulations d'une Jeune Divorcée".
Oui, c'est un homme sain de corps et d'esprit (ça par contre c'est moins sur) qui s'est amusé comme jamais à la lecture de ce roman!
Oui je revendique fièrement mon statut de "mâle nouvelle génération", de "mâle ultime ultra perfectionnné".
Non je ne pète pas un câble, c'est l'auteur...l'auteure...l'autrice...enfin celle qui a écrit ce petit bijou qui le dit! Na! Ca vous en bouche un coin hein?
Quel bonheur que ce livre!
Est-ce à cause de mon côté féminin revendiqué que j'ai autant souri, ri et même été ému par les péripéties de Deborah? Ce que je sais c'est que j'ai a-do-ré ce livre. Comment ne pas sourire ou rire quand Deborah décrit les phases de montage d'un meuble IKEA ou quand l'héroïne et/ou ses copines évoquent leurs pires ex? De plus, nous les mâles, nous pouvons enfin savoir ce qui se passe lors de ces célébres soirées pyjamas!
Les dialogues sont de petites merveilles et les nombreux commentaires entre parenthèses sont totalement jubilatoires.
Du rire aux larmes, il n'y a souvent qu'un pas. Ainsi, vers la fin, le passage où Déborah craque devant ses deux petites filles est très touchant ("il était bon, parfois, de laisser couler un peu de la pluie de ses yeux sur son visage, pour se rappeler combien notre figure vivait, somme toute, sous un climat tempéré").
Enfin, par deux fois, Agnès Abécassis évoque Louis de Funès et rien que pour ça, moi je dis, Total Respect!!

Bon, c'est pas tout ça, j'ai "Au Secours Il Veut m'Epouser" à lire moi!!!

lundi 18 février 2008

THE FOUNTAIN (2006)

"Et si l'amour était éternel?"

Une fois n'est pas coutume je ne vais pas parler d'un film vu au cinéma mais hélas, seulement en dvd.
Il est très difficile de résumer un tel film car il n'entre dans aucune catégorie, ne ressemble à aucun autre tout en traitant un thème ancestral : l'amour.
Trois histoires se déroulant au XVIème, XXIème et XXVIème siècle se télescopent pour finalement n'en former qu'une.
Dès le début on est assez désarçonné par le traitement proposé par le metteur en scène et auteur de l'histoire, Darren Aronosfsky. On passe d'une histoire à l'autre sans trop savoir, dans un premier temps, où est le lien. Puis, peu à peu, les pièces du puzzle s'imbriquent les unes dans les autres. On partage la quête du héros au travers le temps et l'espace.
Hugh Jackman livre une prestation remarquable, bien loin de celle de Wolverine dans X-Men. La scène où il se tatoue avec la pointe d'un stylo plume la marque d'une alliance est tout simplement bouleversante et d'une puissance émotionnelle rare.
Visuellement unique, plein de poésie et soutenu par une musique en accord parfait avec les images, "The Fountain" est un bijou rare, bien loin du cinéma popcorn et qui mérite plusieurs visions pour véritablement en saisir la quintessence.

LE DIABLE L'EMPORTE (René Barjavel)

Voilà encore une lacune comblée : j'ai lu mon premier Barjavel et parole de Decipher, ce n'est pas le dernier!!

Le roman, écrit seulement quelques années après la fin de la seconde guerre mondiale, garde les stigmates de cette dernière. Il montre bien le traumatisme causé notamment par les bombes lachées sur le Japon.
Barjavel nous décrit un monde futuriste (pour l'époque) envahi par la technologie atomique et qui se lance à la conquête de la Lune, ce qui ne va pas sans générer des conflits entre peuples. Parallèlement, une arche est construite afin de parer à toute éventualité d'une nouvelle Guerre Mondiale (GM).
Le roman raconte, avec beaucoup d'humour, les circonstances qui ont mené l'homme à GM3 puis GM4, le lamentable échec de la première Arche, l'influence non négligeable sur l'avenir de l'homme d'un troupeau de pingouins et d'une poule génétiquement modifiée qui s'évade!!
L'amour est bien présent dans "Le Diable l'Emporte", mais que peut il advenir de ces nouveaux Adam et Eve dans ce monde marqué par la bétise humaine? La réponse est hélas dans le titre...

J'ai beaucoup aimé ce roman qui prête autant à sourire (les inventions décrites, les passages déjà cités ci-dessus et mettant en scène la poule sont hilarants) qu'à réfléchir sur la capacité de l'homme à toujours s'enfoncer dans sa connerie, sa médiocrité et sa soif de pouvoir.

dimanche 10 février 2008

OTHON OU L'AURORE IMMOBILE (Nicolas d'Estienne d'Orves)

"Que s’est-il passé la nuit du 13 au 14 juin 2012, à 5 h 51 du matin ?
Pourquoi les Parisiens vivent-ils sous la lueur immuable d’un soleil levant ? Pourquoi la France est-elle dirigée par un collège de scientifiques, avec, à leur tête, le mystérieux Othon Athanaric Sempronius, personnalité crainte autant que révérée par le peuple ? Pourquoi a-t-on rétabli la peine de mort ? Pourquoi les condamnés sont-ils dévorés par des lions dans des arènes romaines, guillotinés en pleine Révolution, noyés dans le Titanic, crucifiés en Palestine ? Pourquoi le gouvernement a-t-il engagé une politique antinataliste, interdisant toute famille de plus d’un enfant ? Pourquoi certains bébés sont-ils mis en location ? Pourquoi les attentats vont-ils grandissant, à Paris ? Pourquoi des gangs de vieillards organisent-ils des commandos suicides, à seule fin d’être attrapés et condamnés ? Pourquoi l’Allemagne est-elle sous les bombes, envahie de chars et de soldats ? .../... Pourquoi Étienne Bressoud, nègre d’édition, doit-il écrire la première biographie d’Othon Athanaric Sempronius ?"

Et oui...Pourquoi? Pourquoi autant de pourquoi???
J'ai découvert NEO avec son dernier roman paru en 2007 (Les Orphelins du Mal). Comme toujours, lorsque je découvre un écrivain qui a déja publié et que j'apprécie son travail, je remonte le temps et j'essaye de me procurer d'autres ouvrages (ou de me faire offrir dans le cas présent ^^, merci toi!!!).
Ayant tellement adoré "Les Orphelins du Mal", j'étais partagé entre deux sentiments en commencant "Othon ou l'Aurore Immobile : la peur d'être déçu tout simplement mais aussi habité par le fol espoir de revivre un grand moment de lecture. Fin du suspense : ce roman est au moins aussi bon que "Les Orphelins du Mal".
Je me suis immergé avec passion dans cette histoire située dans un futur proche (très proche même comme l'a souligné l'auteur sur la dédicace qu'il a faite à mon attention, encore merci toi!!!). Au fil des pages on a les réponses à nos questions. On comprend ce qu'est le "bouleversement" subi par l'humanité, qui sont les "évolutifs" et les "permanents". Mais en obtenant les réponses, on en vient inévitablement à se poser d'autres questions fondamentales sur les dérives passées, présentes et à venir de notre civilisation. Et si...
Encore une fois, merci NEO pour ce grand moment!!
Et bientôt je me lance dans "Rue de l'Autre Monde". Ne me déçois pas!!!

SWEENEY TODD (2008)

Tim Burton+Johnny Depp.
J'aurais simplement pu écrire cette équation, car c'est toujours un gage de qualité.
Y'a t'il encore à dire sur ces deux génies que sont Tim Burton et Johnny Depp?
Mine de rien et surtout réunis, ils marquent déja d'une empreinte indélébile l'histoire du septième art. Et c'est loin d'être fini comme le prouve leur nouvelle collaboration. Encore un chef d'oeuvre à voir impérativement en VO!!
Dès le générique on reconnait la pate de Tim Burton. Son Londres est glauque à souhait. Son film est un petit bijou d'esthétisme baroque et gothique, bourré d'humour noir et de cruauté.
Si Johnny Depp est comme toujours excellent, Helena Bonham Carter exécute également une partition exceptionnelle. Ce couple est totalement jubilatoire pour le spectateur.
Du coup, l'équation de départ se bonifie encore et devient :
Tim Burton+Johnny Depp+Helena Bonham Carter!! Vite un nouveau projet pour ces trois génies!!