dimanche 24 février 2008

TRAJETS ET ITINERAIRES DE L'OUBLI (Serge Brussolo)

"Une fois par semaine, Georges s'aventure dans le Musée, monstruosité architecturale et labyrinthe à la fois fascinant et cauchemardesque. Il passe de salle en salle, d'escalier en escalier, à la recherche de sa femme partie en faire l'inventaire trois ans plus tôt. Quels secrets lui a-t-elle cachés ? Quels mensonges l'ont conduite à se perdre sans espoir de retour dans ce gigantesque piège ?"

Cette (longue) nouvelle de Serge Brussolo est assez perturbante. Les questions posées ne trouvent pas véritablement de réponses ou bien débouchent sur d'autres questions.

Les énigmes s'entrechoquent dans ce monde étrange et intemporel. Les musées sont devenus des lieux immenses, aussi oppressants que mystérieux et qui contiennent des oeuvres inutiles, irrationnelles, hypnotiques et qui se visitent en plusieurs jours...
Après avoir disparu une première fois, l'épouse de Georges réapparait sans qu'elle ne fournisse d'explication pour disparaitre de nouveau, officiellement pour faire l'inventaire d'un musée...Mais trois années ont passées...
Quel secret cache Elsy? Qu'a découvert Elsy dans le musée?
La réponse se trouve au bout de ce voyage au delà du temps, de l'espace, où toute logique a disparu, où la folie et la schizophrénie ne sont jamais bien loin...

LES TRIBULATIONS D'UNE JEUNE DIVORCEE (Agnès Abécassis)

Non, je n'ai pas été victime d'un odieux chantage perpétré par une chroniqueuse dont je tairai le nom.
Non, Dame Arlis ne m'a pas menacé de montrer à la face du monde des photos de moi avec un peignoir rose.
Non, Emma n'a pas en sa possession des photos qu'elle pourrait envoyer à Agnès Abécassis si je ne me décidais pas à lire les livres de cette dernière.

Oui, j'assume pleinement!
Oui, j'ai lu de mon plein gré "Les Tribulations d'une Jeune Divorcée".
Oui, c'est un homme sain de corps et d'esprit (ça par contre c'est moins sur) qui s'est amusé comme jamais à la lecture de ce roman!
Oui je revendique fièrement mon statut de "mâle nouvelle génération", de "mâle ultime ultra perfectionnné".
Non je ne pète pas un câble, c'est l'auteur...l'auteure...l'autrice...enfin celle qui a écrit ce petit bijou qui le dit! Na! Ca vous en bouche un coin hein?
Quel bonheur que ce livre!
Est-ce à cause de mon côté féminin revendiqué que j'ai autant souri, ri et même été ému par les péripéties de Deborah? Ce que je sais c'est que j'ai a-do-ré ce livre. Comment ne pas sourire ou rire quand Deborah décrit les phases de montage d'un meuble IKEA ou quand l'héroïne et/ou ses copines évoquent leurs pires ex? De plus, nous les mâles, nous pouvons enfin savoir ce qui se passe lors de ces célébres soirées pyjamas!
Les dialogues sont de petites merveilles et les nombreux commentaires entre parenthèses sont totalement jubilatoires.
Du rire aux larmes, il n'y a souvent qu'un pas. Ainsi, vers la fin, le passage où Déborah craque devant ses deux petites filles est très touchant ("il était bon, parfois, de laisser couler un peu de la pluie de ses yeux sur son visage, pour se rappeler combien notre figure vivait, somme toute, sous un climat tempéré").
Enfin, par deux fois, Agnès Abécassis évoque Louis de Funès et rien que pour ça, moi je dis, Total Respect!!

Bon, c'est pas tout ça, j'ai "Au Secours Il Veut m'Epouser" à lire moi!!!

lundi 18 février 2008

THE FOUNTAIN (2006)

"Et si l'amour était éternel?"

Une fois n'est pas coutume je ne vais pas parler d'un film vu au cinéma mais hélas, seulement en dvd.
Il est très difficile de résumer un tel film car il n'entre dans aucune catégorie, ne ressemble à aucun autre tout en traitant un thème ancestral : l'amour.
Trois histoires se déroulant au XVIème, XXIème et XXVIème siècle se télescopent pour finalement n'en former qu'une.
Dès le début on est assez désarçonné par le traitement proposé par le metteur en scène et auteur de l'histoire, Darren Aronosfsky. On passe d'une histoire à l'autre sans trop savoir, dans un premier temps, où est le lien. Puis, peu à peu, les pièces du puzzle s'imbriquent les unes dans les autres. On partage la quête du héros au travers le temps et l'espace.
Hugh Jackman livre une prestation remarquable, bien loin de celle de Wolverine dans X-Men. La scène où il se tatoue avec la pointe d'un stylo plume la marque d'une alliance est tout simplement bouleversante et d'une puissance émotionnelle rare.
Visuellement unique, plein de poésie et soutenu par une musique en accord parfait avec les images, "The Fountain" est un bijou rare, bien loin du cinéma popcorn et qui mérite plusieurs visions pour véritablement en saisir la quintessence.

LE DIABLE L'EMPORTE (René Barjavel)

Voilà encore une lacune comblée : j'ai lu mon premier Barjavel et parole de Decipher, ce n'est pas le dernier!!

Le roman, écrit seulement quelques années après la fin de la seconde guerre mondiale, garde les stigmates de cette dernière. Il montre bien le traumatisme causé notamment par les bombes lachées sur le Japon.
Barjavel nous décrit un monde futuriste (pour l'époque) envahi par la technologie atomique et qui se lance à la conquête de la Lune, ce qui ne va pas sans générer des conflits entre peuples. Parallèlement, une arche est construite afin de parer à toute éventualité d'une nouvelle Guerre Mondiale (GM).
Le roman raconte, avec beaucoup d'humour, les circonstances qui ont mené l'homme à GM3 puis GM4, le lamentable échec de la première Arche, l'influence non négligeable sur l'avenir de l'homme d'un troupeau de pingouins et d'une poule génétiquement modifiée qui s'évade!!
L'amour est bien présent dans "Le Diable l'Emporte", mais que peut il advenir de ces nouveaux Adam et Eve dans ce monde marqué par la bétise humaine? La réponse est hélas dans le titre...

J'ai beaucoup aimé ce roman qui prête autant à sourire (les inventions décrites, les passages déjà cités ci-dessus et mettant en scène la poule sont hilarants) qu'à réfléchir sur la capacité de l'homme à toujours s'enfoncer dans sa connerie, sa médiocrité et sa soif de pouvoir.

dimanche 10 février 2008

OTHON OU L'AURORE IMMOBILE (Nicolas d'Estienne d'Orves)

"Que s’est-il passé la nuit du 13 au 14 juin 2012, à 5 h 51 du matin ?
Pourquoi les Parisiens vivent-ils sous la lueur immuable d’un soleil levant ? Pourquoi la France est-elle dirigée par un collège de scientifiques, avec, à leur tête, le mystérieux Othon Athanaric Sempronius, personnalité crainte autant que révérée par le peuple ? Pourquoi a-t-on rétabli la peine de mort ? Pourquoi les condamnés sont-ils dévorés par des lions dans des arènes romaines, guillotinés en pleine Révolution, noyés dans le Titanic, crucifiés en Palestine ? Pourquoi le gouvernement a-t-il engagé une politique antinataliste, interdisant toute famille de plus d’un enfant ? Pourquoi certains bébés sont-ils mis en location ? Pourquoi les attentats vont-ils grandissant, à Paris ? Pourquoi des gangs de vieillards organisent-ils des commandos suicides, à seule fin d’être attrapés et condamnés ? Pourquoi l’Allemagne est-elle sous les bombes, envahie de chars et de soldats ? .../... Pourquoi Étienne Bressoud, nègre d’édition, doit-il écrire la première biographie d’Othon Athanaric Sempronius ?"

Et oui...Pourquoi? Pourquoi autant de pourquoi???
J'ai découvert NEO avec son dernier roman paru en 2007 (Les Orphelins du Mal). Comme toujours, lorsque je découvre un écrivain qui a déja publié et que j'apprécie son travail, je remonte le temps et j'essaye de me procurer d'autres ouvrages (ou de me faire offrir dans le cas présent ^^, merci toi!!!).
Ayant tellement adoré "Les Orphelins du Mal", j'étais partagé entre deux sentiments en commencant "Othon ou l'Aurore Immobile : la peur d'être déçu tout simplement mais aussi habité par le fol espoir de revivre un grand moment de lecture. Fin du suspense : ce roman est au moins aussi bon que "Les Orphelins du Mal".
Je me suis immergé avec passion dans cette histoire située dans un futur proche (très proche même comme l'a souligné l'auteur sur la dédicace qu'il a faite à mon attention, encore merci toi!!!). Au fil des pages on a les réponses à nos questions. On comprend ce qu'est le "bouleversement" subi par l'humanité, qui sont les "évolutifs" et les "permanents". Mais en obtenant les réponses, on en vient inévitablement à se poser d'autres questions fondamentales sur les dérives passées, présentes et à venir de notre civilisation. Et si...
Encore une fois, merci NEO pour ce grand moment!!
Et bientôt je me lance dans "Rue de l'Autre Monde". Ne me déçois pas!!!

SWEENEY TODD (2008)

Tim Burton+Johnny Depp.
J'aurais simplement pu écrire cette équation, car c'est toujours un gage de qualité.
Y'a t'il encore à dire sur ces deux génies que sont Tim Burton et Johnny Depp?
Mine de rien et surtout réunis, ils marquent déja d'une empreinte indélébile l'histoire du septième art. Et c'est loin d'être fini comme le prouve leur nouvelle collaboration. Encore un chef d'oeuvre à voir impérativement en VO!!
Dès le générique on reconnait la pate de Tim Burton. Son Londres est glauque à souhait. Son film est un petit bijou d'esthétisme baroque et gothique, bourré d'humour noir et de cruauté.
Si Johnny Depp est comme toujours excellent, Helena Bonham Carter exécute également une partition exceptionnelle. Ce couple est totalement jubilatoire pour le spectateur.
Du coup, l'équation de départ se bonifie encore et devient :
Tim Burton+Johnny Depp+Helena Bonham Carter!! Vite un nouveau projet pour ces trois génies!!

vendredi 8 février 2008

LA MEMOIRE DES MURS (Tatiana de Rosnay)

" L'appartement correspondait exactement à ce que Pascaline informaticienne quadragénaire, imaginait pour sa nouvelle vie de femme divorcée, sans enfants. Un deux-pièces calme et clair qui donne sur une rue animée. Mais à peine installée, Pascaline apprend par une voisine qu'un drame s'est déroulé dans ces lieux. Comment vivre dans des murs marqués par l'horreur ? Comment continuer à dormir là comme si de rien était ? Et pourquoi Pascaline ne cesse-t-elle d'y penser ? "

Et encore une claque littéraire!

En achetant ce "petit" roman qui ne compte qu'environ 130 pages, je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre. Et encore une fois, c'est un auteur français qui me procure une belle émotion!
Sans déflorer le sujet, le drame qui s'est produit dans son nouvel appartement est le meurtre d'une femme par un serial killer qui depuis a été arrété. Ce n'est donc pas un thriller puisque que l'affaire est close. Mais cette découverte va bouleverser le quotidien de Pascaline et la conduire à affronter son passé, à réouvrir un plaie qui n'était pas cicatrisée...
Ce roman psychologique nous plonge au coeur de deux drames sans rapport : un drame familial et une serie de meutres élucidés. Le télescopage de ces drames dans la vie de l'héroine est superbement mené, on sent une tension croissante qui ne peut que nous conduire vers un final sombre...

jeudi 7 février 2008

L'ULTIME SACRILEGE (Jérôme Bellay)

"Certains parlent bien de la mémoire de l'eau ! Moi je dis que les pierres aussi ont des oreilles, qu'elles écoutent, et enregistrent tout"

Et encore un roman ésotérique!
Ce type de roman a depuis quelques années envahit les librairies. Le meilleur côtoie hélas le pire. Bien souvent on retrouve les mêmes thèmes : le complot, le côté sombre et les mystères du Vatican et de la chrétienté, les falsifications historiques, la quête du Graal...
Qu'en est il alors de cet "Ultime Sacrilège"?
D'abord, il n'évite pas les inévitables scènes de recherches d'indices dans les bibliothèques. Par contre, l'histoire aborde un thème qui nous change des questionnements sur le mariage éventuel du Christ avec Marie Madeleine!
Principalement situé à Reims, l'histoire raconte l'histoire de Mathieu, maître couvreur qui doit faire des réparations sur la cathédrale, lieu de sacre des Rois de France. A la suite d'un accident survenu lors de son travail, sa vie va être bouleversée. Il échappe à une chute mortelle en s'agrippant à un objet métallique : un ciseau de sculpteur abandonné huit cent ans plus tôt par Macias, un sculpteur.
Cet objet va unir les deux hommes au travers des siècles et faire découvrir à Mathieu, par le biais de visions, "L'Ultime Sacrilège".
Ce roman se lit très bien et surtout il n'est pas trop long! A aucun moment, on n'a pas envie de le lacher et c'est déja une grande qualité! Je suis quand même un peu resté sur ma faim quand j'ai découvert la nature de cet "Ultime Sacrilège" (d'autant plus que la quatrième couverture révèle quasiment tout...).
Mais, il y a ce final, cette toute dernière page qui à elle seule, a rattrappé les quelques réserves que j'avais sur ce livre! Le genre du final pour lequel on ne retenir le fameux : "Oh P*****!!"

vendredi 1 février 2008

LA CONSTANTE DE HUBBLE (Stéphanie Janicot)

« Chaque membre du couple est une galaxie. Un homme, une femme, selon les lois de la cosmologie, peuvent prendre de la distance et dans ce cas, la loi de Hubble s'applique. Plus leur distance est grande, plus leur vitesse d'éloignement est rapide. Assez vite, ils se retrouvent dans un univers glacial et sans vie. Comme tes parents.»
Autour d'une thématique symbolique et cosmique, La Constante de Hubble porte un regard interrogateur sur le couple d'aujourd'hui.

Qu'il est bon de quitter pour un temps le royaume des Serial Killers, des énigmes ésotériques et des complots en tout genre!
L'histoire est simple, vieille comme le monde : une femme, Juliette, mère de 4 enfants, apprend par la bouche même de la maîtresse, Théodora, que son mari la trompe. Elle part faire le point dans le midi avec ses enfants, ses deux amies (Louise et Alma, son avocate) et la fille de cette dernière. Juliette va découvrir également que Théodora n'est pas la première...Doit elle, peut elle pardonner?
Le traitement est très original. L'histoire progresse au gré de chapitres qui alternent le narratif pur, les dialogues, la copie de lettres ou de mails ou la vision d'un des protagonistes. On peut ainsi vivre aussi bien le questionnement des adultes que celui des enfants.
Sybille, la fille d'Alma se voit offrir un télescope par son père, séparé de sa mère. Ce qu'elle apprend de l'espace, des planètes nous ramène à nous poser des questions sur l'homme, la femme, le couple...Sybille, ado qui va vivre sa première expérience sexuelle, est "à cheval" entre deux univers, celui impitoyable des adultes et celui des enfants.
Au final, un livre qui se dévore avec grand plaisir. Mention spéciale aux dialogues qui sont de vrais petits bijoux.
Pat Benatar chantait "Love is a Battlefield", difficile de la contredire quand on lit ce roman!