dimanche 8 mars 2009

WATCHMEN (2009)

Watchmen est régulièrement présenté comme le meilleur des Comic Book jamais créés. Beaucoup pensaient même que ce "Graphic Novel" d'Alan Moore (scénario) et Dave Gibbons (dessins) était inadaptable au cinéma tant il se situe à des années lumières des Superman, Batman, X-men et autres Spiderman et que son univers complexe n'était transposable. Alan Moore a d'ailleurs refusé d'être associé à ce projet et son nom ne figure même pas au générique, conformément à son exigence.
J'avoue humblement et honteusement être passé totalement à côté de cette oeuvre, moi qui pourtant me nourris mensuellement de moulte comics... Aussi, les douze chapitres venant d'être réédités au sein d'un même album, j'ai corrigé cette lamentable lacune ! Ma démarche allait donc être particulière : ne lire "Watchmen" qu'après avoir vu le film...
Dès la séquence d'ouverture et le générique, le spectateur comprend qu'il n'est pas en train de regarder un énième film de super héros. L'assassinat du "Comédien", déclencheur de toute l'intrigue, est d'une violence crue, non cartoonesque. Le générique voit défiler une partie de l'histoire contemporaine des Etats Unis alors que les Watchmen rencontrent des célébrités ou sont impliqués dans des événements majeurs (une image du "Comédien" est particulièrement saisissante).
L'intrigue se déroule en 1985, Nixon est toujours président, la guerre froide bat son plein, la guerre et
l'apocalypse nucléaire n'ont jamais été aussi proches. Une des originalités de l'histoire est de proposer une uchronie et de donner une vision totalement inédite du monde des super héros. Par des nombreux flash back, nous découvrons les parcours et les vies de justiciers masqués. Ces dernières apparaissent moins idylliques que celles de ceux sus nommés. Certains sont morts assassinés ou sont à la retraite, d'autres ont été contraints de raccrocher suite à une loi gouvernementale. Un seul continue sa quête : Rorschach (sa cagoule, tel le test du même nom bouge au rythme de ses émotions) et c'est son journal qui constitue le fil rouge. Il veut savoir pourquoi le "Comédien" a été tué. Lui et ses anciens collégues comme le Hibou, Spectre Soyeux ou Ozymandias sont-ils les prochains sur la liste ? Quant au Dr Manhattan, devenu l'égal d'un Dieu et travaillant pour l'état, peut-il sauver ce monde qui va drot à sa perte ?
Watchmen, le film, est une merveille. Il ne ressemble à aucun autre. Oubliez tout ce que vous croyez savoir sur les Super Héros. Le film livre une vision terrible, sombre, noire, désabusée, parfois sordide. Le pourtant obscur et sublime "Dark Knight" passe pour une gentille bluette et "Spider-Man 3" pour du Benny Hill. Certaines scènes sont d'une violence inouie : la scène de baston durant laquelle Spectre Soyeux et le Hibou (en costumes civils) règlent leur compte à une bande de loubards en est le parfait exemple. De même, deux séquences
avec Rorschach (une en flash back et une autre dans le présent) pourront paraître insupportables pour les âmes les plus sensibles.
Notons également que pour la première fois, nous découvrons que ces êtres costumés et masqués sont sexués ! Cette sexualité n'est pas seulement présentée par le biais de costumes de latex ultra moulants (depuis Cat-Woman, Spectre Soyeux (Malin Ackerman) est sans doute le personnage le plus sexy jamais vu dans un tel film !) mais en montrant que les héros ont aussi des pulsions et qu'ils les assouvissent pour le meilleur... et pour le pire...
Je suis sorti de la projection retourné... Je ne m'attendais pas à un tel choc. Jamais un film de 2h45 (oui il est long, encore un point qui le démarque de ses "cousins") ne m'a semblé aussi court !
Enfin, en rentrant je me suis jeté sur le "Graphic Novel" pour me faire une idée et comprendre le rejet d'Alan Moore. Je suis au regret de ne pas être d'accord avec le génial créateur anglais (From Hell ou V for Vendetta, c'est lui aussi). Le film est d'une fidélité incroyable. On retrouve les répliques, certains cadrages. Zack Snyder s'est servi du comic comme Story Board et il livre une œuvre à la hauteur de l'original.
Une œuvre graphiquement unique au service d'un récit unique qui culmine avec un final original et retentissant.


dimanche 1 mars 2009

UNDERWORLD 3 (2009)

Voici donc le troisième opus de cette trilogie et qui, en fait, en est le premier volet !
Cette préquelle nous propose donc d'explorer les événements qui ont précédé les deux premiers films réalisés par Len Wiseman. Si ce dernier a passé la main, il n'en reste pas moins présent en tant que scénariste et producteur. Underworld s'inscrit donc bien dans le style imposé dans les deux premiers épisodes. Patrick Tatopoulos (bien connus par ceux qui lisent les génériques et s'intéressent aux artistes responsables des effets spéciaux ou des maquillages) a repris les commandes pour nous présenter les destins croisés de Lucian, Victor et Sonja.
Cette dernière est incarnée par la sublime Rhona Mitra. Sa ressemblance avec Kate Beckinsale (Selene dans Underworld 1 et 2) est frappante et crée le lien qu'il fallait obligatoirement assurer entre les films (la scène finale en est la preuve).
Pourtant, ne nous y trompons pas, car si c'est le personnage de Sonja qui est mis en avant dans la promo et les affiches, le personnage principal est bel et bien Lucian. Le film explore sa naissance, ses premières années passées en tant qu'esclave des vampires et de Victor , son voeu de liberté qui va conduire au "Soulèvement des Lycans".

Le scénario est simple mais efficace. Les inconditionnels de la série qui ont en mémoire les flash back et l'histoire des deux premiers opus, savent hélas comment Underworld 3 doit se terminer, notamment en ce qui concerne l'histoire d'amour entre un vampire et un lycan...
Le film est assez court (je n'aurais pas craché sur un quart d'heure de plus). Patrick Tatopoulos a respecté cette lumière bleue qui était la signature de Len Wiseman. Les costumes et décors sont encore une fois remarquables, les lycans, très nombreux, sont très impressionnants.
Quant aux nombreuses scènes de baston... Ca défouraille à tout va, ça tranche, ça coupe en deux, ça gicle !!! Bref comme dirait un ami lycan urbain, "ça déboite du nourrisson !".

Au final, pour résumer, faire court, synthétiser ma pensée, je dirais que j'ai adoré !
Je suis trop fan de cette série. J'aime beaucoup la relecture des mythes des vampires et des lycans proposée dans le concept de base et l'esthétisme de l'ensemble. Underworld 3 est digne de ses prédécesseurs. Je peux donc le proclamer haut et fort, cette nouvelle trilogie cinématographique est sans doute ma préférée de toutes.

lundi 16 février 2009

L'ETRANGE HISTOIRE DE BENJAMIN BUTTON (2009)

Et si Brad Pitt était à David Fincher ce que Johnny Depp est à Tim Burton ? La comparaison peut sembler bizarre, mais j'ai la sensation que dans dans ces deux couples acteur/réalisateur, le travail de l'un magnifie celui de l'autre et inversement.
Il s'agit déjà de la troisième collaboration entre Pitt et Ficher. Après "Se7en " (le mètre étalon du film de Serial Killer avec "Le Silence des Agneaux") et "Fight Club" (OVNI cinématographique), "L'Etrange Histoire de Benjamin Button" nous propose une histoire bien différente, un récit romanesque, romantique qui traverse l'histoire contemporaine des Etats Unis.
Le film débute par une séquence sublime et très symbolique de ce qui va suivre. Un horloger, anéanti par le décès de son fils à la guerre, se consacre à la construction d'une horloge. Le jour de l'inauguration en grande pompe, le public constate que cette dernière tourne à l'envers. En égrainant ainsi secondes, minutes et heures, l'homme espère que le temps lui rendra son fils mort...
Dans les première scènes, nous découvrons également une Cate Blanchett méconnaissable, marquée par les années, mourante. Sa fille, lui lit le journal d'un certain Benjamin Button, un homme né à 80 ans... Dès lors, nous sommes happés dans cette histoire sublime de deux êtres dont les destins vont se croiser, que le temps va d'abord rapprocher, puis, inéxorablement séparer.
Ce récit est magique, tellement magique qu'on en oublie les incroyables prouesses techniques (notamment ces visages de Brad Pitt vieux sur un corps d'enfant ou d'ado). Etonnant de voir se temps qui défile "à l'envers", mais au final, le message n'est-il pas tout simplement de profiter de l'instant présent, de ne pas laisser passer sa chance ?
L'histoire bouleversante (difficile de ne pas écraser une petite larme) est également émaillée de scènes très drôles (hilarant ce gars frappé sept fois par la foudre et dont nous découvrons en fil rouge les différents épisodes).
Fincher après avoir exploré les côtés sombres, sordides et violents de l'homme livre ici une œuvre étonnante d'humanité. Son film, servi par un couple de cinéma éblouissant, devrait laisser une marque indélébile dans l'histoire du septième art.