mercredi 13 août 2008

WALL-E (2008)

Le dernier né de Pixar est tout simplement une nouvelle petite merveille. Le recul est encore insuffisant pour le proclamer « meilleur » film d’animation du studio (ou de tous les temps !!). Cependant, il y a bien longtemps que je n’avais pas ressenti une telle émotion devant un film d’animation…

Tout commence par une vision post apocalyptique de notre bonne vieille Terre. Les immenses métropoles ne sont plus que ruines. Partout ce n’est qu’amoncellement de gravas, de déchets en tout genre. Toute trace de vie et d’humanité a disparu.

Imperturbable, Wall-E, petit robot nettoyeur poursuit sa tâche. Il compacte les déchets en cubes et les empile avec rigueur. Mais il ne manque pas de collecter des objets divers, souvenirs d’un monde disparu et les ramène « chez lui ». Dans son hangar, il range soigneusement son butin collecté chaque jour : des couverts, un rubik’s cube, des ampoules…et surtout il visionne inlassablement la cassette de « Hello Dolly », cette vieille comédie musicale dans laquelle il admire ces humains chantant et dansant et surtout ce couple qui se tient par la main… Lui aussi voudrait tenir dans ses pinces autre chose que des débris…

La routine de Wall-E est perturbée par l’atterrissage d’un immense vaisseau duquel débarque un seul occupant : Eve. Immédiatement, le petit robot cubique, avec ses gros optiques et monté sur chenilles est attiré par les formes toutes en rondeur de la nouvelle venue. Mais Eve a une mission, elle scanne inlassablement tout ce qu’elle trouve, jusqu’à ce qu’elle découvre…le bourgeon d’une plante verte… Commence alors une formidable aventure pour notre couple de robots qui vont avoir la lourde tâche de sauver l’espèce humaine.

Au-delà de l’habituelle prouesse technique des studios Pixar, le film délivre un véritable message politique, écologique et terriblement d’actualité. Notre société de consommation et de médiatisation pourrait sombrer dans le chaos décrit ici et générer une évolution de l’homme peu flatteuse… Le film nous montre ce qu’est devenu l’Homme en choisissant la colonisation spatiale pour échapper à sa planète d’origine devenu invivable. Quand on découvre ce qu’il est devenu, on sourit…jaune…car cette image nous renvoie l’image de notre société actuelle et du nombre croissant de jeunes gens obèses et/ou prisonnier de la technologie médiatique…

Les films d’animation ont toujours plusieurs niveaux de lecture dont certains échappent aux plus jeune public. Celui-ci, sans doute encore plus que les autres, n’échappe pas à la règle. Je doute que les enfants puisse saisir la portée philosophique de ce conte moderne et apprécier la référence à « 2001 L’Odyssée de l’Espace ». Mais comme les grands, ils seront charmés par Wall-E, fils caché de R2D2 et d’ET et son amie robote aux grands yeux bleus et fine gâchette (quelle prouesse de voir les émotions de deux « êtres », qui, de par leur nature et l’absence de visage, par définition, ne devrait pas en avoir !).

Si on m’avait dit un jour que je serais ému aux larmes en voyant deux boites de conserves se serrer les pinces…

samedi 9 août 2008

DOROTHY (2008)

Quand on achète une carte UGC valable 2 mois, on se dit toujours « 5 films en deux mois… une formalité ! ». Puis la date butoir approche dangereusement, et on se décide à aller voir un film qui nous aurait sans doute échappé sans cette pression salutaire !
Voilà comment, en ce vendredi d’août, je me décide à aller voir le film « Dorothy », sans trop savoir de quoi il en retourne, mais dont l’affiche avait déjà attiré mon regard et titillé ma curiosité.

Il y d’abord une bonne surprise, Dorothy est un film réalisé par une française, Agnès Merlet. Il est important de le signaler car ni le thème, le casting ou les lieux (une petite île au nord de l'Irlande) ne laissent transparaître cette identité franchouillarde !

L'histoire raconte l'enquête d'une psy devant faire un rapport concernant une jeune baby-sitter, Dorothy, accusée d'avoir violenté un bébé. Elle découvre bientôt que Dorothy est "habitée" par de multiples personnalités. Dès son arrivée, elle est victime d’un violent accident de la route provoquée par des véhicules fous arrivant en contresens. Hébergée dans un hôtel sordide, elle fait la connaissance des habitants de l’île, qui vivent comme des reclus, en communauté. Nous découvrons également que, comme dans tout bon film du genre, l’héroïne, Jane Morton, cache une fêlure, un drame familial dont une mère ne se relève jamais…

L'histoire est simple, voire même classique. Pourtant, elle fonctionne à merveille. La mise en scène est sobre mais bougrement efficace (pas de cadrage épileptique). Aucune star ne figure au générique, mais les deux interprètes principales, Caprice van Houten et la jeune Jenn Murray sont remarquables. Cette dernière "s'approprie" de façon magistrale toutes les personnes qui l'habitent (j'ai hâte de revoir ce film en VO pour véritablement apprécier sa performance!). Elles sont entourées d'acteurs qui ont tous des "gueules" pas possibles !
Le huis clos constitué par cette île sauvage et cette communauté d'un autre temps sont des éléments clés participant à imposer une ambiance inquiétante.
Nous sommes à des années lumières de ce qu'Hollywood aurait fait d'un tel scénario… et c’est tant mieux !
Après avoir installé ce climat particulier, présenté ces personnages inquiétants, peu à peu les pièces du puzzle se mettent en place et nous livrent les clés du mystère qui prend sa source dans ce que l'homme a de plus vil...

Ce film, dans son traitement est très original et sans atteindre la qualité de films comme "Les Autres" ou "L'Orphelinat", il prouve que l'école française pourrait rattraper l'école espagnole… si on lui en donne les moyens ! En terme de référence, dans l'esprit, on peut aussi le rapprocher d'oeuvres comme "Le 6ème sens" ou "Identity".

Ce thriller psychologique est une petite merveille. Comme souvent avec de pareils films, l’ultime scène vient apporter une révélation finale (que l’on ne voyait pas venir !) et nous conforter dans notre sentiment qu'il existe encore des créateurs capables de nous surprendre par le fond et la forme.

lundi 4 août 2008

THE X-FILES (REGENERATION) (2008)

Il existe plusieurs sujets sur lesquels je reconnais parfois manquer cruellement d’objectivité. Je pourrais citer Kiss, Floor Jansen, Nicole Kidman, Mylène Farmer et … X-Files !!!
Depuis que j’ai découvert cette série, le lui voue un culte inaltérable. Quand les audiences chutaient pour les dernières saisons et que les éternels grincheux ne trouvaient rien d’autre à dire que « C’était mieux avant » ou « Sans Mulder c’est plus pareil »…gnagnagna… je restais fidèle contre vents et marées. En essayant d’être objectif, je persiste à penser que la série avait su garder pendant neuf saisons un niveau de qualité exceptionnelle. Cette série a révolutionné le genre et nous a donné un duo mythique : Mulder & Scully.

Alors quand j’ai su que le second long métrage était enfin lancé je me suis transformé en marsupilami abducté par ET ! Trop de bonheur !!

Alors, que vaut donc ce retour après de trop longues années d’absence ?

Je le répète, difficile d’être objectif... En effet dès le début du film, quand ont retenti les premières notes de la célèbre musique de Mark Snow…j’étais conquis ! Comme quand on retrouve un vieux pote. Evidemment le pote a pris quelques années de plus mais finalement on le reconnaît au premier coup d’œil. On lui pardonne ses quelques imperfections car il a su garder tout ce qu’on aime chez lui.
« X-Files Régénération » (titre français honteusement préféré au « I wan’t to Believe » de la VO) n’explore pas la « mythologie » de la série : la conspiration et les extraterrestres. Il s’apparente à ces épisodes dans lesquels les deux agents traquaient des tueurs en séries, des créatures mutantes et autres joyeusetés.
Après la séquence d’ouverture où un bataillon du FBI guidé par un prêtre extra lucide découvre un bras amputé dans la neige et qu’un agent du FBI ne soit enlevé, nous retrouvons Scully. Elle a quitté le FBI et retrouvé son boulot de médecin. Elle s’occupe plus particulièrement d’un gamin atteint d’une maladie grave. Malgré les quelques années en plus (l’actrice fêtera ses 40 ans le 9 août prochain), Gillian Anderson conserve sa place sur ma liste plastifiée (les fans de Friends comprendront !). Mince, cheveux longs, elle a subliment vieilli !
La première apparition de Mulder est moins glorieuse : il est hirsute et barbu ! Malgré cela, il apparaît découpant la presse à la recherche d’articles destinés à rejoindre ses fameux panneaux d’affichage. Il mange toujours des graines de tournesol. Il a planté des dizaines de crayons dans le plafond. Son poster « I Wan’t to Believe » est affiché ainsi que la photo de sa sœur… Bref, c'est notre Mulder, fidèle à cette image déjà présente dans le tout premier épisode.

Je ne dirai rien sur l’intrigue qui pourra sans doute paraître improbable à certains et ce n’est sans doute pas le point fort de ce film. Le budget est largement inférieur à celui du premier film. Mais pour ma part, et c’est bien là l’essentiel, j’ai replongé avec plaisir dans cette ambiance et cette lumière si particulières.
Quel plaisir de guetter les petites références à la série, de retrouver aussi Skinner, d’apercevoir furtivement Chris Carter dans un coin de l’image, de retrouver l’humour de Mulder et d'entendre une Scully avec un langage « très fleuri » !
Mais surtout il y a ce couple : Mulder et Scully. L’alchimie est restée intacte. Leur relation reste toujours ici complexe, tourmentée, torturée. Ils sont toujours chacun hantés par leurs démons, leurs doutes. Tellement différents…mais tellement proches. Les prestations des deux acteurs sont remarquables (vivement que je vois le film en VO quand même!) avec mention spéciale pour Gillian Anderson, qui a sans doute un rôle plus "riche" et plus "en émotion" que celui de David Duchovny.
Vous l’aurez compris, j’adore ce film !
Espérons que l’accueil réservé au film par les critiques et le public n’empêchera par cette équipe de nous livrer aux alentours de 2012 le troisième opus consacré lui, à la « mythologie »…
Pour la petite histoire, il y a une scène post générique qui tranche véritablement avec l’ambiance noire et glauque du film. Personnellement j’ai trouvé ce petit clin d’œil au public super sympa.

I Wan’t to Believe…